Pourquoi la respiration est-elle si importante dans la pratique du yoga ? Qu’est ce que le Breathwork ? Et qu’est ce que le Pranayama ?

30 mai

Depuis des millénaires, la respiration (ventilation/souffle) est considérée comme un processus créant un lien entre le corps et l’esprit.

Petit à petit en prenant conscience de notre souffle et en affinant son contrôle, nous parvenons à rééquilibrer notre rythme cardiaque, à activer notre nerf vague (qui commande une majeure partie des fonctions vitales) et nous apprenons aussi à mieux nous connaître, en écoutant nos sensations physiques et nos émotions et en prenant conscience de la place trop importante que nous donnons parfois à notre mental.

C’est d’ailleurs pour cela que la respiration constitue un pilier entier dans le yoga, un des huit piliers appelé Pranayama .

Ces dernières années on entend partout parler du Breathwork. Et certain(e)s sont perdus à savoir qui quoi comment ? Il y a beaucoup de confusion par manque de vraie définition. Le Breathwork est un mot générique qui explore la ventilation en tout genre. Cela reste un terme global autour de la maîtrise de la respiration. Une respiration avant tout consciente.

Comme dans le yoga, la transmission va dépendre du praticien ou du professeur qui vous enseigne sa pédagogie, ses encouragements et son énergie. La technique est un support qui guide, mais chacun aura son style. Cela reste dans tous les cas une pratique à prendre au sérieux.

La plupart des techniques de Breathwork reposent sur une ventilation plus élevée que la normale. II y a des contre-indications à la pratique, qu’il convient d’avoir en tête. Un bon enseignant vous posera des questions avant tout début de pratique. Cela dépendra de ce qu’il propose. Certaines pratiques sont bonnes pour l’hypertension et inversement, d’autres seront meilleures pour l’hypotension etc.

Dans la majorité des techniques, vous êtes actifs et cela constitue un challenge physique, mais aussi mental et émotionnel : c’est ce qui fait le caractère complet et holistique. C’est aussi ce qui vous donne de puissantes transformations, évacuations de tensions, de traumatismes et une profonde recharge d’énergie.

On trouve plusieurs grandes familles de Breathwork, la respiration Holotropique : intense, circulaire et en musique, la respiration Wim Hof : courte, performante avec l’exposition au froid, la respiration Rebirth : connectée et continue, axée sur l’exploration de l’âme et des traumatismes, la respiration Chamanique : ancestrale, au vocabulaire spécifique, tourné vers la « guérison », la respiration Transformationnelle : profonde, avec de l’acupression et du mouvement et la respiration Pranayama : très diverse, liée au yoga, les mudras (positions des mains et des doigts) et les postures (les asanas).

Avec Kumbaka, vous pouvez pratiquer le Rebirth en séance individuelle ou en groupe et le Pranayama dans les cours de yoga collectif ou privé.

Le souffle c’est la vie.

Ces pratiques de respiration nous enseignent comment contrôler et élargir notre énergie, l’énergie vitale, la force vitale, le Prana.

La plupart d'entre nous ne savons pas respirer même si c’est automatique et volontaire. Automatique ne signifie pas nécessairement efficace. Dans notre vie de tous les jours, nous en oublions sa présence.

La respiration consciente est une vraie nutrition. Il ne s’agit pas seulement de respirer profondément mais d’apprendre des techniques spécifiques. C’est très varié. Cela peut se composer d'une série d'inspirations (puraka), d’expirations (rechaka) et de rétentions du souffle (kumbhaka). Des grands volumes, des plus petits, des rapides ou des plus lents. Petit à petit nous parvenons de plus en plus à sentir et à concentrer ce souffle, ce flux d’énergie et le diriger où bon nous semble. « Là où va l’attention, va l’énergie. »

Devenir conscient de sa respiration aide à être dans le présent et à rester dans ce présent, immuable et éternel, et à force de pratique et de régularité, bien plus longtemps que quelques secondes.

Qu’est ce que le Pranayama ?

Le Pranayama n’est pas une seule méthode en particulier. C’est un ensemble d’exercices de respiration que les yogis pratiquent en complément des postures. Les différentes techniques de Pranayama sont utilisées pour contrôler le mouvement des énergies subtiles dans le corps (Le Prana, la force vitale), entraînant une augmentation de son énergie en générale.

C’est aussi une forme de Breathwork puisqu’il s’agit d’exercices de respiration consciente qui visent des vertus différentes :

– Dynamisantes et purifiantes, comme les respirations Kapalbathi ou Bhastrika.

– Rééquilibrantes et apaisantes, comme la respiration alternée, Anulom Vilom et ses variantes.

– Relaxantes, comme la respiration abdominale.

A force de pratique, la conscience de cette énergie de vie circulante devient plus subtile, fine et profonde. Etirer/allonger son souffle dans l’expiration, retenir son souffle dans les phases à vide ou à plein, deviennent naturelles et sans effort. Un état de méditation profond s’impose, là, sans même y penser, sans même le chercher. Et c’est toute la magie du pouvoir de notre souffle conscient sur notre état physique et mental et les effets holistiques qui en découlent.

Qu’est ce que le Rebirth ?

Rebirth ou Rebirthing, on peut l’appeler aussi la respiration consciente connectée.

Le principe de ce type de Breathwork est de faire vivre une « renaissance », en pratiquant une respiration spécifique, continue et sans arrêt entre l’inspiration et l’expiration, qui est elle, détendue et passive, centrée dans le ventre. Enseignée dès la première séance, elle vous connecte après un certain temps de pratique à un état de transe qui peut vous amener sur des visions, des vies antérieures, des souvenirs…voire revivre votre propre naissance.

L’aspect spirituel est en général très présent pour ce genre de session. Et un accompagnant, une personne qui vous observe avec douceur et bienveillance, vous aide à maintenir le processus et est toujours à vos côtés.

Attendez-vous à un langage spécifique et à une respiration sur de longues périodes (pouvant aller d’une heure jusqu’à deux à trois heures de respiration continue sans faire de pause). Le plus connu dans cette pratique est Léonard Orr, le fondateur, dans les années 60, qui a fait le lien entre cet état de conscience modifié et l’aspect libératoire par l’accès aux mémoires, qu’il appelle, non intégrées. Avec l’expérience, cela peut aussi se pratiquer dans un bain d’eau chaude (pratiquant confirmé et aguéri).

Il en résulte une forme de libération. De guérison.

Chaque séance individuelle débute d’abord par un long entretien. Des questions spécifiques. Puis le pratiquant décide de se concentrer sur un évènement en particuliers, vécu dans son passé. Tout le bénéfice et l’efficacité de cette méthode réside dans une réelle motivation et la régularité des séances. L’idéal est de partir sur une série de dix séances minimum, sur plusieurs mois.

Comme un oignon, nous avons besoin de peler couche après couche pour atteindre un espace de paix profond et durable.

De mon côté

Personnellement cela a totalement changé ma vie quand j’ai découvert le Pranayama au Népal il y a presque vingt ans, en 2006. De nature anxieuse, très active, très analytique et très sensible, cela a été une première étape dans l’établissement et l’élargissement de cette conscience. Réaliser que nous ne sommes pas nos pensées et commencer à construire ma place d’observateur et de témoin. Le processus était amorcé, lâcher ce mental, envahissant et étouffant. Source de beaucoup de souffrance. Ou plutôt, accorder moins d’importance à ce que le mental raconte et revenir plus souvent dans mon corps et dans mon souffle.

Quant au Rebirth, rencontré en 2018 avec Mahendra Aka Briksha, dans l’ashram du Yoga Society of San Francisco, cela a été la troisième étape, une totale révolution mentale, physique et spirituelle. Je le compare avec la méditation Vipassana, qui a été aussi un élan fabuleux sur mon chemin de guérison (la deuxième étape en 2011), que l’on peut commencer à pratiquer dans des séjours de dix jours dans le silence.

Le Rebirth a un effet que je compare à un “karsher” sur notre mental et notre âme. Cela va chercher en profondeur toutes les mémoires ancrées et non intégrées et créer un nettoyage, une véritable purification . Jamais aucune méthode ou thérapie ne m’a autant aidé à m’alléger et à me libérer. Des séances parfois très difficiles, certes, mais le résultat et le sentiment de paix est juste extra-ordinaire et durable.

En résumé, le Breathwork (techniques respiratoires/respiration consciente) et le Pranayama (contrôle et expansion du souffle) sont parmi les pratiques les plus puissantes pour améliorer notre santé mentale et physique.

Les séances de yoga allient toujours la respiration, assis, debout ou couché, et se déclinent sous forme de différents exercices pratiqués les uns après les autres selon le résultat escompté et le but globale de la séance. Une séance peut se vouloir d’être plus dynamique et énergisante, ou plus relaxante et apaisante, ou bien souvent, les deux à la fois.

De plus en plus d’études scientifiques ont prouvé des avantages diverses et nombreux à apprendre à respirer consciemment pour :

Réduire le niveau de stress et augmenter les niveaux d’énergie.
Le contrôle des émotions.
Le soulagement de la douleur chronique.
Renforcer le système immunitaire
Obtenir un sommeil profond et réparateur.
Soulager l’anxiété et la dépression.
Atteindre un plus grand sentiment de contrôle sur son corps et son esprit grâce à une meilleure concentration.
Faire l’expérience d’états de conscience supérieurs.
Traiter l’insomnie, la dépression, la réflexion excessive, le manque d’énergie, l’agitation mentale, la dépendance et pour tous ceux qui veulent entraîner l’esprit et la conscience.

Vous comprenez maintenant pourquoi nous mettons tant l’accent sur le souffle et le développement de sa conscience dans un cours de yoga.

Le tester en cours et le vivre par la suite dans son quotidien c’est encore mieux. Venez essayer !? ;)

Cela ne peut qu’être bénéfique à tous les niveaux et pour nous tous.

La paix dans le monde commencera par la paix intérieure, disait le Dalai Lama.

Cela devrait même être enseigné à l’école dès l’âge de six ans !!!